Le résumé : De tout temps, les femmes ont agi. Elles ont régné, écrit, milité, créé, combattu, crié parfois. Et pourtant elles sont pour la plupart absentes des manuels d'histoire. " C'est maintenant, à l'âge adulte, que je réalise la tromperie dont j'ai été victime sur les bancs de l'école. La relégation de mes ancêtres femmes me met en colère. Elles méritent mieux. Notre histoire commune est beaucoup plus vaste que celle que l'on nous a apprise." Pourquoi ce grand oubli ? De l'âge des cavernes jusqu'à nos jours, Titiou Lecoq s'appuie sur les découvertes les plus récentes pour analyser les mécanismes de cette vision biaisée de l'Histoire. Elle redonne vie à des visages effacés, raconte ces invisibles, si nombreuses, qui ont modifié le monde. Pédagogue, mordante, irrésistible, avec elle tout s'éclaire. Les femmes ne se sont jamais tues. Ce livre leur redonne leurs voix.
Note : 💛🧡🤎💛🧡 / 5
Genre : Essai féministe
A lire si...: Vous avez envie de découvrir tout un pan de l’Histoire que vous ignoriez
Ce que j'en ai pensé : Ce livre, je l’ai dévoré… Il est impossible à lâcher, on fait défiler les pages, et si j’ai mis tant de temps à écrire cette chronique, c’est que je ne savais pas comment vous en parler. Avec humour et pédagogie, Titiou Lecoq nous emmène sur les bancs de l’école, retour en classe… Mais cette fois-ci, on va essayer d’aller un peu plus loin, de briser les idées reçues, d’ouvrir les yeux sur l’Histoire, notre histoire… celle de l’humanité toute entière, celle des hommes et celle des femmes.
Car, comment expliquer que, durant toutes ces années de scolarité, nous n’ayons jamais entendu parler de Brunehaut, Julie-Victoire Daubié, ou Enheduanna ? Mais plus largement, pourquoi ne nous a t-on jamais parlé des femmes dans l’Histoire ? Pourquoi avons-nous imaginé que la femme de Cro-magnon était juste une potiche tout juste bonne à rester dans la grotte pendant que monsieur allait à la chasse ? Pourquoi avons-nous oublié les chevaleresses, les doctoresses, les autrices, les bâtisseuses de cathédrales ? Et pourquoi ces mots ont disparu ? Voilà, c’est de ça dont parle le livre de Titiou Lecoq. De toutes les femmes qui ont été effacées de nos livres d’histoire, oubliées par des générations entières, méprisées, dénigrées et enterrées. C’est un livre dense, puisqu’en moins de 400 pages, l’autrice retrace l’ensemble des époques depuis la préhistoire.
Certain.es pourraient lui reprocher cette façon succincte de présenter les choses, je trouve au contraire que ce livre ouvre la voie à d’autres lectures, peut-être plus approfondies. A l’aide de références précises et de sources pointues, l’autrice envoie valser nombre de clichés, et alors qu'on se demande encore si féminiser le français n’est pas une injure à la langue de Molière, il semble judicieux de remettre les pendules à l’heure et de ne pas oublier que la société a, en premier lieu, été masculinisée, et qu’il serait bon de retrouver un équilibre… Lisez Titiou Lecoq et n’oublions plus jamais la moitié de l’humanité.
La citation : "Pourquoi a-t-on l'impression qu'introduire les femmes en histoire serait une décision politique alors que c'est les avoir exclues qui était réellement politique ? Un travail d'homme qui reconduit la domination masculine passe rarement pour militant et ne s'affirme quasi jamais comme tel. Le discours dominant et officiel parait neutre. Il ne l'est pas.", Titiou Lecoq, Les grandes oubliées - Pourquoi l'Histoire a effacé les femmes ? (Editions de L'Iconoclaste, 325p., 20,90€)
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