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Marine

Le Bal des folles, de Victoria Mas

Le résumé : Qui se cache derrière les murs de la Salpêtrière ? Qui sont ces femmes, ces folles, que l’on enferme au moindre symptôme d’aliénation ? Tous les ans, à la mi-mars, le tout-Paris se bouscule pour assister aux bal de la mi-Carême, le bal des folles. Sous le commandement du docteur Charcot, le célèbre neurologue du XIXè siècle, infirmières et malades se préparent pour l’événement. Parmi elles, Louise, une adolescente dite aliénée, Geneviève, l’infirmière en chef du service, et enfin Eugénie, une jeune femme capable d’entendre et de voir les morts.



Ce que j'en ai pensé : A travers le destin de trois femmes, Victoria Mas peint un tableau angoissant et peu reluisant de la condition féminine au XIXème siècle. Au sein d’une société paternaliste, où les femmes n’ont pas voix au chapitre, père, mari, frère décident sans consulter. Au cœur même de la Salpêtrière, des femmes sont enfermées de force pour peu qu’elles ne correspondent pas aux critères exigés par la bien-pensance et la bien-séance. Anciennes prostitués, victimes de viol, les aliénées sont examinées par le professeur Charcot, qui donne en spectacle ses patientes lors de séances d’hypnose publiques censées les guérir de leurs crises d’hystérie. Le portrait de ces trois femmes est touchant. On se révolte avec elles, on crie, on serre les poings, on imagine comment, à leur place, on pourrait se sortir de cette situation. Comment faire entendre que nous ne sommes pas folles quand chaque réaction est analysée, décryptée, punie... Qui croire ? Les médecins, les hommes ? La science ? Car les malades ne sont pas toujours ceux que l’on croit...

J’ai beaucoup aimé cette lecture. J’ai été bouleversée par le destin de Louise et des autres héroïnes. L’autrice redonne à toutes ces femmes muselées une histoire, une vie, une voix. La plume de Victoria Mas est à la fois légère, poétique et angoissante, révoltée... un très beau premier roman que je vous conseille de découvrir !


La citation : "La maladie déshumanise ; elle fait de ces femmes des marionnettes à la merci de symptômes grotesques, des poupées molles entre les mains de médecins qui les manipulent et les examinent sous tous les plis de leur peau, des bêtes curieuses qui ne suscitent qu’un intérêt clinique. Elles ne sont plus des épouses, des mères ou des adolescentes, elles ne sont pas des femmes qu’on regarde ou qu’on considère, elles ne seront jamais des femmes qu’on désire ou qu’on aime : elles sont des malades. Des folles.", Victoria Mas, Le Bal des folles (Editions Albin Michel, 256p., 18,90€)

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