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Marine

Pachinko, de Min Jin Lee

Le résumé : Au coeur d’un petit village coréen, au début des années 30; Sunja et sa mère s’occupent d’une pension de pêcheurs dont le quotidien est rythmé par les nombreuses tâches ménagères. Le jour où Sunja, séduite par un négociant japonais, tombe enceinte, une seule solution semble s’imposer pour sauver l’honneur et l’avenir de la jeune femme : accepter de prendre pour époux Isak, un jeune pasteur de Pyongyang. Une fois marié, le couple décide de fuir la Corée et de se rendre à Osaka, rejoindre le frère d’Isak. Au fil des ans et des générations, la famille de Sunja va être confrontée à la difficulté de s’intégrer dans un pays étranger et en guerre contre sa propre nation.


Ce que j'en ai pensé : Cette fresque familiale est une œuvre inoubliable ! Après avoir lu de nombreuses critiques élogieuses, je me suis enfin plongée dans le roman de Min Jin Lee pendant plusieurs semaines. Finalement, cette lecture lente m’a permis d’apprécier encore plus profondément toute la philosophie de Pachinko, le courage de ses nombreux personnages, leurs failles, leurs forces et surtout leurs combats. De génération en génération, chacun d’entre eux va tenter de construire sa propre identité, de se définir malgré le racisme, les préjugés et la méfiance qui les entoure.

Le fond historique est riche et dévoile un pan de l’histoire ignoré par la plupart des occidentaux. La guerre de Corée, l’occupation, le sort de ces milliers d’exilés qui, ni tout à fait japonais, ni tout à fait coréens, ont du batailler pour tenter de se faire accepter au Japon, même en étant nés sur le territoire. Bien sûr, le thème de l’immigration et de l’intégration fait écho à des problématiques actuelles, et on ne peut s’empêcher de déployer des parallèles.

J’ai adoré découvrir l’histoire et la culture de ces deux pays, à travers la vie de Sunja et de ses enfants, puis de ses petits-enfants. Les mots et expressions coréennes non-traduits participent, eux aussi, à cette immersion totale au cœur de cette communauté.

Cependant, il m’a manqué un petit quelque chose pour que cette lecture se transforme en coup de cœur. À mon sens, l’autrice est restée parfois un peu trop en surface sur certains aspects politiques et sociales de l’histoire, et les nombreux sous-entendus auraient mérité d’être plus approfondis. Pachinko n’en reste pas moins un roman magnifique, incroyablement humain, que je vous recommande de découvrir !



La citation : "Son père, pasteur presbytérien, avait cru en un projet divin, et Mozasu croyait que la vie était un jeu dont le joueur pouvait ajuster certains éléments, mais il devait aussi composer avec une part d’incertitude qu’il ne contrôlait pas. Il comprenait pourquoi ses clients voulaient jouer à une machine qui laissait de la place pour le hasard et l’espoir.", Min Jin Lee, Pachinko (Editions Charleston, 622 p., 23,90€)

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