Le résumé : On connaît tous l’histoire de Peau d’Âne, cette jeune fille obligée de fuir son père qui veut l’épouser, les robes couleur de nuit, de temps, de jour, et enfin la dernière demande, la peau de cet âne magique qui produit des écus d’or...
Ce que j'en ai pensé : Bien que le conte de Peau d’Âne ait été plusieurs fois adapté et réécrit, Cécile Roumigière s’inspire beaucoup de la version de Charles Perrault, certainement la plus connue, tout en lui apportant une touche de modernité. Les dessins d’Alessandra Maria sont tout simplement à couper le souffle... Je ne connaissais pas cette artiste américaine, repérée par Benjamin Lacombe (à l’origine de cette collection des classiques illustrés chez Albin Michel), et j’ai tout de suite été sous le charme de sa technique à la feuille d’or et au fusain, ses portraits délicats à la fois nostalgique et très modernes. Un mélange de Klimt et des icônes religieuses russes. Ça brille de mille feux, on tourne les pages et on est envoûté par ces tableaux incroyables. Le mariage entre le texte et l’illustration est parfaitement réussi et c’est un plaisir de redécouvrir ce conte si étrange qui aborde le thème très tabou de l’inceste, et met en scène une princesse à la volonté forte, qui va à l’encontre des désirs de son père et se bat pour ses droits. Une héroïne moderne et féministe finalement, mais dont l’histoire nous apprend aussi comment grandir en s’éloignant de sa famille et de ses origines pour se construire indépendamment.
La citation : « - Parfois il faut savoir fuir ma fille. Cache-toi sous cette peau d’âne, salis ton visage de cendre. Emporte tes robes et tes effets dans une mallette, pose le galet dessus et la mallette disparaîtra. », Cécile Roumiguière, Peau d’Âne (illustré par Alessandra Maria, aux éditions Albin Michel)
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