Le résumé : Une biographie de Suzanne Noël, féministe engagée pour le droit de vote des femmes et pionnière de la chirurgie réparatrice. Elle a notamment opéré de nombreux soldats défigurés par les obus de la Première Guerre mondiale aux côtés du professeur Hippolyte Morestin. Tous deux développent des protocoles chirurgicaux révolutionnaires pour rendre leur dignité aux gueules cassées.
Note : 💛🧡🤎💛🧡 / 5
Genre : BD
A lire si...: Vous vous intéressez à l’histoire du féminisme et de la médecine et aux portraits de femmes qui ont fait l’histoire
Ce que j'en ai pensé : Grâce à Leïla Slimani et Clément Oubrerie je découvre l’histoire d’une femme incroyable : Suzanne Noël. Pionnière de la médecine esthétique, féministe engagée, cette chirurgienne d’exception, qui, malgré les préjugés et les difficultés qui se dressent devant les femmes de son époque, va réussir à aller au bout de ses rêves et de ses ambitions. Elle se fait connaître en réparant les gueules cassées de la Première Guerre mondiale, et devient très rapidement une référence en la matière. Et c’est tout le paradoxe de cette femme, qui va mettre son talent au service des plus riches, pour leur rendre leur jeunesse, mais aussi auprès des plus pauvres, pour leur permettre de continuer à travailler alors que la société a choisi de mettre sur le banc de touche les femmes ridées et vieilles.
Paradoxal, me direz-vous, de se dire féministe et de se lancer dans la chirurgie esthétique… Oui et non, car si aujourd’hui on remet en question l’âgisme et le sexisme qui pèsent sur le sexe féminin, à l’époque, le seul moyen pour une femme de s’émanciper était de travailler et de gagner son indépendance en ayant un emploi. Le regard que l’on porte aujourd’hui sur la vieillesse semble évoluer, et c’est une bonne chose, mais à l’époque de Suzanne Noël, la chirurgie esthétique était une innovation incroyable, qui, aujourd’hui encore, permet à de nombreuses personnes de retrouver une vie normale.
Si comme moi vous ne connaissez pas Suzanne Noël je vous encourage vraiment à découvrir cette BD, qui nous fait voyager de la fin du XIXè siècle au début des années 50, en suivant l’évolution de la médecine, du féminisme, et la vie de cette femme époustouflante. Les dessins de Clément Oubrerie et les couleurs de Sandra Desmazières tracent le portrait d’un Paris au fil des époques et des modes. On retrouve dans leur style tout le dynamisme et la vivacité de notre héroïne, mais aussi la noirceur et les angoisses qui vont balayer sa vie. J’ai refermé ces deux tomes avec émotion et nostalgie…
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