📕 Le résumé
Les parcours d'Anna et de Cerise n'ont rien de commun. Promise à une brillante carrière, Anna étudie la photographie à l'Université de Washington ; lycéenne, Cerise habite en Californie sous l'emprise totale de sa mère. Lorsque chacune des jeunes femmes tombe enceinte par accident, Anna avorte, et Cerise garde l'enfant. Dix ans plus tard, leur choix aura déterminé le cours de leur vie. D'espoirs en déceptions, de joies en drames, Anna et Cerise, bientôt réunies par le hasard, apprennent à être mères, et à être femmes.
Les yeux sur le fenêtre éclairée, elle prit conscience de quelque chose qui était toujours vrai : plus on se liait à quelqu'un, plus on s'approchait du mystère en son cœur.
Apaiser nos tempêtes, Jean Hegland (Editions Phébus, 560p. 23€)
✒️Ce que j'en ai pensé
A l’époque où j’ai découvert Jean Hegland et son roman Dans la forêt, j’ai eu un véritable coup de cœur ! Avec Apaiser nos tempêtes on retrouve les thèmes de prédilection de l’autrice : sonorité, écologie, mais surtout la maternité, axe central de ce deuxième roman, publié pour la première fois aux USA en 2004. Dans la préface de l’édition française, Jean Hegland part d’un constat : la maternité est très peu évoquée dans les romans, et surtout elle est souvent représentée de façon édulcorée. Ici, l’autrice joue la carte de la sincérité, du réalisme : accouchement, avortement, angoisses, amour inconditionnel, il n’y a pas de place pour la langue de bois. Et c’est ce que j’ai aimé dans ce récit très dur, parfois déprimant mais poétique.
On peut facilement imaginer que Jean Hegland est allée puiser dans son propre vécu, notamment pour construire le personnage d’Anna, qui est artiste. L’autrice s’interroge sur le dilemme entre maternité et créativité, l’impact des enfants sur sa vision d’artiste.
Ce roman, c’est aussi une analyse sociale de l’Amérique, des difficultés financières qui accompagnent la naissance d’un enfant, d’un système qui ne vient pas en aide aux mères. Apaiser nos tempêtes n’a pas été un coup de cœur, il est assez inégal en terme de rythme, il y a des petits passages à vide, et l’ambiance est assez contemplative. Pourtant il m’a touchée, et il aborde un thème encore trop tabou, aussi bien sur le fond que sur la forme. Je pense que c’est un roman que chaque femme va lire différemment en fonction de son expérience.
Pour celles et ceux qui ont adoré Dans la forêt, sachez que la suite vient d’être achevée par l’autrice !
♥♥♥♥♥
Comments